Tout a commencé par une soirée un peu morne, et une paire de ciseaux. Alors que le Luxembourg découvre le Covid-19, Michel Schuetz, directeur administratif de Hôpitaux Schuman, hésite entre broyer du noir et réagir. La pandémie est là, les équipements de protection s’épuisent et se négocient à prix d’or. Les improbables filières d’approvisionnement compliquent encore plus l’équation. Les trois quarts du matériel médical sont produits en Chine, et les flux traditionnels se sont taris.
Tout a commencé par une soirée un peu morne, et une paire de ciseaux. Alors que le Luxembourg découvre le Covid-19, Michel Schuetz, directeur administratif de Hôpitaux Schuman, hésite entre broyer du noir et réagir. La pandémie est là, les équipements de protection s’épuisent et se négocient à prix d’or. Les improbables filières d’approvisionnement compliquent encore plus l’équation. Les trois quarts du matériel médical sont produits en Chine, et les flux traditionnels se sont taris.

De quoi est fait un masque chirurgical? Trois couches, soigneusement soudées et pliées, une pince nasale et deux élastiques pour les oreilles. Pas de quoi révolutionner l’industrie. C’est justement la faible valeur ajoutée du processus et des travailleurs qui y sont affectés qui a fait délocaliser cette industrie, comme tant d’autres. Quitte à faire ensuite voyager ces produits autour du globe, en avion ou en bateau: bonjour le bilan carbone!
“En industrie, il existe aussi des crises, explique Michel Schuetz. Une crise typique, c’est le manque de matières premières. Ou une grève… Un industriel a donc l’habitude de gérer toutes sortes d’imprévus. Aux Hôpitaux Schuman, où je suis aussi responsable des achats, notre première réaction a été de ‘vider’ tous nos fournisseurs habituels. J’ai acheté tout ce que je pouvais, en gants, en masques, en équipements divers. C’était fin février 2020. En deux jours, on avait précédé la vague et acheté tout ce qu’on pouvait, en direct avec la Chine, avec Cargolux.”
“Je suis allé chercher de l’aide chez Amazon, qui a son siège à côté du nôtre… et possède le meilleur réseau de distribution au monde. Huit personnes ont été mises à notre disposition pour organiser les flux, les passages en douane, toute la logistique. En quatre semaines, nous avions créé une nouvelle chaîne d’approvisionnement qui se fournissait partout dans le monde: Vietnam, Chine… Et Amazon a fait tout cela bénévolement!”
“Mais cela restait insuffisant, vu la difficulté de transporter les marchandises. Tout le transport tournait au ralenti. Les ports n’opéraient plus. On utilisait des charters Amazon quand on pouvait. L’avantage des hôpitaux Schuman, c’est d’être une société privée, à l’inverse de nos concurrents. Cela nous donne beaucoup de souplesse et des chemins de décision très courts. Dans mon conseil d’administration, il n’y a que des industriels, pragmatiques, avec un sens social mais aussi commercial. On a aidé plein de monde, comme cette institution dont les soignants avaient acheté des équipements moto pour se protéger!”

J’ai connu de la piraterie! Notre cargaison était prête à être expédiée, en Chine. Un Américain s’interpose, met cinq fois le prix, et s’empare de nos lots. Des respirateurs m’ont ainsi été dérobés sur un tarmac d’aéroport! L’Allemagne m’a confisqué des camions entiers de matériel parce qu’une loi d’urgence lui permettait de s’approprier tous les dispositifs médicaux.”
Comment s’affranchir, au moins en partie, des aléas de l’étranger, et des prix du transport qui flambent? Derrière ses ciseaux, Michel Schuetz prend sa décision: il fabriquera des masques au Luxembourg. Sur Youtube, il tape “comment produire un masque chirurgical”… et trouve tous les renseignements nécessaires. Sur Google, il tente “où acheter une machine de production de masques” et tombe sur alibaba, le site de vente en ligne chinois. Il découvre que sur ce site, on peut acheter non seulement des machines, mais des usines complètes! Le 2 avril 2020, le conseil d’administration des HRS donne son feu vert, et alloue 300.000 euros au projet mené par sa filiale Santé Services.
Le premier masque sortira de la ligne de production le 15 septembre 2020. Dans l’intervalle, c’est un déploiement incroyable d’énergie, avec son lot de joie et de frustration. “On a acheté une machine en Chine. On l’a fait dédouaner. Elle a pris quatre avions différents pour arriver ici, via les USA. Nous avons loué un local, dans une annexe de l’imprimerie Saint-Paul, à Gasperich. On a équipé le bâtiment d’une salle blanche, recruté du personnel, installé le matériel. Et c’est là qu’on a découvert que les instructions du tableau de commande de la machine étaient en chinois. Heureusement qu’il y a Google translate!”
Le tout n’est pas d’avoir une machine: il faut trouver la matière première. Pour éviter au maximum les difficultés d’approvisionnement, des filières courtes doivent être privilégiées. L’équipe trouve des fournisseurs européens, et travaille sur les prototypes de masque. Vingt-sept modèles sont développés à Luxembourg, et la saga de la certification commence, en Belgique, en France, en Suisse. “C’est un dispositif médical de classe 1. Les exigences sont nombreuses, explique Michel Schuetz. A la lumière des normes, je suis persuadé que 70% des masques que j’ai vus circuler pendant la crise n’étaient pas conformes! On exige beaucoup plus des productions européennes que des importations. Au final, nous avons payé plus cher en tests labo qu’en investissement matériel”. Arnaud Schiltz, responsable de production, sourit en évoquant cette phase compliquée.
Les premiers tests majeurs, filtration (98% des bactéries doivent être bloquées en expiration) et respirabilité, dépendent de la combinaison des matières premières utilisées. “C’est pour arriver au bon équilibre qu’il a fallu multiplier les tests, raconte Michel Schuetz. Nous avons jeté 80.000 euros de matière première qui ne convenait pas”. Vient ensuite la propreté microbienne de l’environnement de travail (sas, vêtements, nettoyage, température du hall de production…). On teste aussi la résistance des élastiques. La conformité de l’emballage est aussi cruciale (normes, pictogrammes, mode d’emploi…). “Je vous défie de trouver une notice d’utilisation dans une boîte chinoise”, dit, amer, Michel Schuetz.
La subvention de l’Etat (200.000 euros) lui permettra d’aller revoir son conseil d’administration, et de repartir pour un tour… avec le lancement d’une ligne de production de masques FFP2, ces protections qui n’étaient pas conçues au départ pour le milieu médical, et qui filtrent dans les deux sens. Cette chaîne de production vaut à Santé Services une nouvelle subvention, qui permettra de lancer un nouveau projet: des masque chirurgicaux avec un virucide. “Grâce à ma mère, j’ai trouvé une société à Foetz (MPG) qui possède une technologie de plasma coating autorisant à greffer n’importe quelle substance sur n’importe quelle surface. L’idée de mettre une composante active sur les masques était née. En 11 mois, nous avons développé un produit unique au monde, certifié comme dispositif médical: on greffe de l’acide citrique sur la couche externe de nos masques, avec du plasma d’azote. Rien de plus naturel que l’acide citrique… Il y en a moins de 10 milligrammes sur un masque. La couche fait l’épaisseur d’une molécule. Elle tue tout. Les labos et le LIST (Luxembourg Institute of Technology) ont validé le système.”


Santé Services a acquis une machine de MPG pour procéder à l’application de cette couche; elle rejoindra les lignes de production de masques dans une nouvelle unité de production, à Foetz, à la mi-octobre. Restera à trouver le modèle économique de cette production spécialisée, qui augmente de quelques centimes le prix unitaire du masque (12% du coût de production).

Michel Schuetz détaille avec une certaine satisfaction les améliorations apportées par l’équipe de Santé Services au masque chirurgical de base: “Tout d’abord, notre soudure: on a mis à l’extérieur les points d’accroche des élastiques, pour éviter d’irriter la peau; il n’existait pas de règle. Pour distinguer l’intérieur de l’extérieur, nous imprimons notre logo commercial “medlogistics” sur la face avant. Pour accrocher le masque sur le nez, nous avons prévu une double barrette de métal, qui épouse mieux sa forme: l’étanchéité ainsi assurée préserve mieux les porteurs de lunettes de la buée. On produit de la qualité! Je peux vous garantir l’origine de la matière, du polyéthylène qui vient d’Allemagne, et ses performances élevées. Il y a des masques où vous bouffez des fibres! Mais pas les nôtres!”
La filtration est faite par la couche du milieu. La couche interne protège le filtrant de la sueur et de la graisse de la peau. La teinte très “bleu national” est venue par hasard de la combinaison du filtre bleu avec les autres couches. “Avec le bleu extérieur, ça donne cette teinte unique qui permet de reconnaître tous les Luxembourgeois”, sourit Michel Schuetz.
“En chiffres: on a créé neuf emplois, on a produit 9 millions de masques depuis le 15 septembre 2020. En Allemagne, 180 nouveaux producteurs se sont déclarés depuis le début de la pandémie de Covid-19… mais 150 d’entre eux sont déjà tombés en faillite. Je peux vous garantir que nous, on va se maintenir, parce que nous avons créé un projet pour le Luxembourg et la Grande Région, pas uniquement pour les Hôpitaux Robert Schuman. Comme notre maison mère est une fondation, nous n’avons pas le stress d’un producteur normal de dégager du profit avec cette activité. Nous ne pouvons pas perdre de l’argent, mais notre but n’est pas non plus de devenir riches. Je regrette quand même que nos prix ne nous mettent pas en mesure de remporter un marché public de l’Etat luxembourgeois, puisque la concurrence asiatique sera toujours moins chère. Ces marchés ne tiennent aucun compte de la nécessité de maintenir ici une production stratégique, ni de l’empreinte environnementale de ce qu’il faut importer d’Asie, par bateau ou par avion! En plus, dans son calcul uniquement basé sur le prix, l’Etat ne considère pas que j’emploie des gens à Luxembourg, que j’y paie un loyer, que j’y paie des taxes, que je fais travailler des prestataires locaux. Mes masques sont 10 centimes plus chers? Mais ces 10 centimes retournent entièrement à l’économie du pays! Aussi longtemps que les règles des soumissions publiques ne changeront pas, ce type de marché ira à des sociétés lointaines, payant de faibles salaires, sans contraintes sociales et environnementales. “
Le masque FFP2, lui, n’est pas un dispositif médical. Il n’était pas utilisé dans les hôpitaux avant la crise. C’est un équipement de protection individuel. On retiendra qu’il ne filtre qu’à 95% (au lieu de 98% pour un masque chirurgical), mais qu’il fonctionne, lui, dans les deux sens (inspiration et expiration) grâce à ses trois couches filtrantes.
Si, pour agréer un masque chirurgical, sept tests étaient nécessaires… il en faut trente pour un FFP2. “La forme, par exemple: pas question que trop d’air s’échappe sur les côtés, alors qu’on est loin d’avoir tous la même tête! C’est très difficile. La différence significative dans le processus de certification, c’est que le producteur ne doit pas simplement établir qu’il est conforme, comme dans le cas des masques chirurgicaux: ici, c’est le labo qui déclare la conformité. On est donc à la merci des laboratoires, au niveau temps et ressources. Il avait fallu six semaines pour les masques chirurgicaux. Six mois ont été nécessaires pour les FFP2. La plus grosse difficulté, dans toute cette aventure, c’est incontestablement le processus de certification. Il y a eu des moments décourageants. Les prix augmentaient du jour au lendemain.”
Le dernier produit de Santé Services, sorti fin septembre, est un masque chirurgical pour enfant, de plus petite taille, produit sur la ligne historique.
“Toute ma vie, j’ai travaillé pour des actionnaires, guidés par le profit. Avoir ici le degré de liberté de créer quelque chose, de qualité, avec un actionnariat qui m’encourageait à le faire, sans arrière-pensée financière, c’était vraiment motivant”, résume Michel Schuetz.
La ligne de production des masques chirurgicaux




La ligne de production des masques FFP2




Crédit photo : Tellitweb pour INGSCI
We are proud to announce that our new children’s mask boxes are finally available!
We would like to give a special thanks to the children who participated in our drawing contest. The selection phase was not an easy task, as you all showed great talent!
These surgical masks are specially sized to fit children. In addition to a bacterial filtration efficiency of over 98%, they meet the EN14683+AC:2019 standard.
For more information, visit our dedicated page to MedLogistics.
Haven’t found a vacancy matching your profile? You can send us your unsolicited application.
Following the Covid-19 crisis, the Hôpitaux Robert Schuman set about becoming its own supplier by commissioning Santé Services to set up a production line for protective masks. The first production line, currently operational, produces 20,000 surgical masks per day. A production line for FFP2 masks is also being organized.
Santé Services and the Hôpitaux Robert Schuman would particularly like to thank the Ministry of the Middle Classes for their valuable support in this project.
Yesterday afternoon, the inauguration of the protective mask machine of the Hôpitaux Robert Schuman and Santé Services was held in the presence of the Prime Minister Xavier Bettel and the Minister for the Middle Classes.
On the program:
- Visit of the production site and explanations about the functioning of the mask machine
- Press conference organized by Santé Services and the Hôpitaux Robert Schuman
- Discussion with the representatives of Santé Services and Hôpitaux Robert Schuman on the initiative of this project
1000 EUROS the amount collected by Santé Services, in collaboration with the Hôpitaux Robert Schuman, for the benefit of the Europa Donna Luxembourg asbl association, thanks to the sale, last October, of a special edition of “pink” boxes of surgical masks.
Europa Donna supports women – and men – in their fight against breast cancer.
LUXEMBOURG – Alors que les demandes de masques FFP2 sont de plus en plus nombreuses, Santé Services va pouvoir lancer sa production mi-février.
Six mois après le lancement des tests labo, la machine permettant de produire ces masques est toujours à l’arrêt mais elle pourra démarrer le mois prochain afin de «commercialiser les masques FFP2 au 1er mars», selon le directeur.
Dans les locaux, la température ne dépasse pas les 20 degrés et le taux d’humidité reste à 50% pour «préserver l’efficacité du filtrant des masques». Avec une capacité de 60 masques par minute, Michel Schuetz envisage de produire «près de 25 000 FFP2 par jour». Et ils seront distribués dans un premier temps aux hôpitaux. «Il y a énormément de demande de la part des soignants. Rien qu’aux Hôpitaux Robert Schuman, nous en consommons près de 1 500 par jour», confie-t-il.
Mais le directeur ne cache pas son ambition d’en produire pour le grand public. Un masque qui ne dépassera pas les 2 euros. «Je connais les prix d’achat des autres producteurs, il y a beaucoup de gens qui profitent. Puis on fait partie d’un groupe hospitalier, donc notre première mission n’est pas de se faire une marge mais de servir une cause publique, une cause de santé» affirme-t-il. Un masque vendu à petit prix mais dont l’efficacité est grande, puisque le FFP2 filtre à 99,7% contre 99,5% pour le masque chirurgical.
Conçus pour éliminer le SARS-CoV-2, les masques virucides promettent une protection plus efficace et durable que les masques chirurgicaux et grand-public.
Depuis le début de la pandémie, les masques sont devenus des “objets du quotidien”. Si ces derniers nous protégeaient jusqu’à présent du risque d’infection par le SARS-CoV-2, permettront-ils bientôt de tuer le virus ? C’est en tout cas ce que promettent les concepteurs de masques virucides.
Plusieurs modèles sont en cours de développement et leur production pourrait être rapidement lancée. D’autres, sont déjà disponibles sur le marché. Que sait-on sur ces différents produits ? Peut-on s’y fier ?
Le masque Cidaltex (Bioserenity)
Développé par l’Université de Lille, l’INSERM et le CHU de Lille, le masque Cidaltex vient d’être lancé sur le marché par l’entreprise française Bioserenity. Il serait non seulement efficace contre le SARS-CoV-2, mais aussi ses variants.
Il comporte une couche située à l’intérieur capable de rendre le SARS-CoV-2 inactif. Celle-ci contient une molécule fabriquée à partir d’amidon de maïs, la cyclodextrine, qui permet de “tuer” le virus dans le masque. “Ce tissu enrichi de ce principe actif filtre et élimine les agents pathogènes dans les deux sens”, précise le professeur Bernard Martel, chercheur au CNRS.
Les tests en laboratoire ont révélé une élimination de 99,9% de virus en cinq minutes (99,96% en vingt minutes).
“Cette technique virucide est déclinée en deux types de masques, à usage unique : de type médical (FFP) et de type grand public (chirurgical), précise France Bleu. Les premiers viennent d’être mis sur le marché, les seconds le seront après l’obtention de l’agrément CE, à partir de lundi 22 février.”
Made in France, ils seront disponibles pour le grand public en pharmacies aux prix unitaires de 0,44 euro pour le chirurgical et 1,49 euro pour le modèle FFP.
Le masque DR Technologie
L’entreprise DR Technologie a mis au point un masque durable dont le rôle ne se cantonne pas à une simple couche barrière. Une fonction destructive permettrait d’éliminer le virus et éviterait les contaminations au toucher : lorsque l’on ajuste ou que l’on replace le masque sur le visage avec les mains par exemple.
Il faut savoir que le virus peut rester détectable sur un masque jusqu’à 7 jours. Selon une enquête de l’entreprise, 80% des personnes qui utilisent des masques en tissu réutilisables ne les lavent pas après chaque utilisation. Parmi ces personnes, 8% déclarent ne pas les laver du tout.
Le masque DR Technologie a été breveté par la société suisse Livinguard et possède des propriétés actives qui neutraliseraient systématiquement les bactéries. Composé de 3 couches barrières, il a une action bactéricide qui le rendrait efficace face à la Covid-19, mais aussi contre d’autres maladies (grippe, fièvre jaune, polio…). Il serait en effet capable d’éliminer les virus à 99,9% après contact.
Recyclable, il est composé pour la couche externe de coton à 100%, la couche intermédiaire est en polypropylène à 100% et la couche interne est en 100% coton. Il est en outre réutilisable durant 210 jours et conserve, à cette date, une efficacité de 95%.
Les masques dotés de la Technologie Livinguard sont déjà disponibles à la vente Internet.
Le masque Paul Boyé Technologies
L’entreprise Paul Boyé Technologies de Labarthe-sur-Lèze (Haute-Garonne), s’est basée sur des premières recherches faites à la base pour lutter contre les maladies nosocomiales puis, à la demande de l’État, contre la Covid-19, pour développer un masque virucide.
Les premiers tests effectués sont probants. “C’est 100% optimal sur un large spectre de bactéries et notamment pour le coronavirus aussi. On obtient une élimination complète du virus sur les masques”, a affirmé la toxicologue de l’entreprise, Valérie Foropon à France Info le 27 janvier.
Leur durée de vie serait équivalente à celle des masques non traités. Plusieurs tests restent encore à réaliser avant la commercialisation du produit, qui devrait être disponible courant 2021.
Le masque Molecular Plasma Group
La start-up luxembourgeoise Molecular Plasma Group (MPG) a développé un processus pour fabriquer des masques “auto-désinfectants”. Il s’agit d’appliquer un revêtement virucide qui élimine 99.9% des virus sur le tissu en quelques minutes, dixit l’entreprise.
Depuis le mois de mars, MPG a travaillé en partenariat avec le Luxembourg Institute of Science and Technology (LIST). Le produit final, pour lequel une déclaration de conformité CE a déjà été déposée, contient une solution naturelle : l’acide citrique.
Le développement a été fait en collaboration avec les Hôpitaux Robert Schuman au Luxembourg, qui jouissent d’une production locale de masques grâce à leur filiale Santé Services.
Ces masques peuvent être achetés en ligne.
Le masque Baccide
“C’est une vraie innovation de rupture. 99,9% du virus est éliminé à la surface du masque”, a indiqué Nathalie Bodet, responsable marketing chez Cooper, à La Revue Pharma le 20 janvier, à propos du masque proposé par la marque Baccide.
Pour créer ce masque, le laboratoire Cooper s’est associé avec la start-up ProNeem, qui développe des technologies de micro-encapsulation. Ils sont notamment connus pour avoir développé des tissus anti-acariens.
Ce masque en coton est composé de trois couches, la couche externe étant imprégnée d’une solution antivirale au chlorure d’argent micro-encapsulé. “Cette solution va détruire la membrane du virus SARS-CoV-2 lorsqu’il rentre en contact avec le tissu. C’est un masque auto-décontaminant”, a détaillé Nathalie Bodet.
Son efficacité a été testée en laboratoire. Résultat : 99,9% du virus éliminé après 30 minutes, et 97% après seulement 15 minutes. Le masque peut être porté jusqu’à 50 heures et lavé 20 fois. “Il suffirait donc d’utiliser simplement 3 masques par an” a expliqué la responsable marketing.
Les études de toxicité montrent une sécurité d’utilisation dès 6 ans. Le masque est déjà disponible en officine.
Peut-on faire confiance aux masques virucides ?
Interrogé par France Info, Rémy Reuss, responsable en charge des relations avec les organismes de consommateurs à l’Afnor, prévient : “Il faut regarder en détail les documents qui sont associés : notice d’emploi, documents d’information fournis avec le produit, les essais menés selon des normes de référence, normes européennes, normes internationales, normes françaises. Il faut vérifier si des essais ont été effectués dans des laboratoires indépendants du fabricant, de façon à voir si on parle bien d’une efficacité par rapport au virus en cours.”
De son côté, l’Institut national de recherche et de sécurité (INRS) précise dans sa FAQ sur les masques de protection que “les masques revendiquant une activité virucide sans qu’elle ait été correctement prouvée, et pour lesquels le traitement biocide n’a pas fait l’objet d’une évaluation des risques qu’il est susceptible de faire courir au porteur, n’apportent pas de plus-value par rapport aux masques non traités comme moyen de lutte contre la transmission de la Covid-19.”
On se souvient notamment de la polémique autour des masques DIM, traités à la zéolithe d’argent et de cuivre, des biocides potentiellement toxiques pour l’humain. Après une série de tests, l’Anses reconnaissait leur dangerosité en octobre 2020.
Enfin, qu’il soit virucide ou non, le port masque ne doit pas pour autant faire abandonner les autres gestes barrières essentiels pour la non-propagation de la Covid-19 : le lavage régulier des mains et la distanciation sociale.
Désormais sur papier, tissu, film plastique ou blouses en Tyvek, la technologie MPG est capable d’intégrer, par exemple, de l’acide citrique. Le plus naturel des virucides, «une chimie simple et sans risque pour laquelle nous avons pu compter avec l’appui du LIST (Luxembourg Institute of health)», note Marc Jacobs. Un CEO qui a donc su convaincre des usines spécialisées dans les masques chirurgicaux de faire appel aux machines made in Foetz.
Car si toutes ces protections faisaient jusque-là barrage à l’intrusion des virus, elles ne les tuaient pas. «Avec le procédé que nous avons mis au point et les machines que nous concevons, il y a la double fonction.» Et voilà qui rassure terriblement les soignants en contact permanent avec l’infection. «D’autant que les produits ne perdent rien de ce qui faisait leur qualité avant comme la respirabilité car la couche greffée est microscopique mais hyper efficace.»
Et maintenant? «La prochaine étape consistera à concevoir des systèmes de greffe capable d’agir sur de plus grandes surfaces. Passer d’une bande de 40 cm à 1,60m par exemple», pointe Marc Jacobs. L’idée étant notamment de pouvoir équiper des usines sortant des blouses de protection pour infirmiers ou médecins.
Pas mal pour une petite société qui, en 2018, prenait son envol grâce au soutien du programme Fit4Start et qui, cette fois, a pu compter sur un financement du ministère de l’Economie dans le cadre de la loi RDI-Covid.
Last Friday, POST Luxembourg was honored to welcome His Royal Highness The Hereditary Grand Duke, accompanied by the Minister of Economy, Franz Fayot, for a visit of the POST logistics center in Luxembourg-Findel.
Since November 2020, POST Luxembourg also manages centrally the stock of medical articles and devices (except medicines) of the Hôpitaux Robert Schuman and Santé Services, which includes more than 2,000 different articles.